Les castes : un système immuable … en pleine évolution.

Publié le par le parrain de la 5e5

La société indienne, à l’échelle d’un continent, repose sur une classification de la population en groupes sociaux (les castes), classification dépendant elle-même d’un critère étonnant pour nous occidentaux : la pureté. Dans la France de l’Ancien Régime, on trouvait également une classification de la société qui reposait davantage sur un critère de naissance. On distinguait ainsi trois ordres : la noblesse, le clergé et le tiers-état.

En Inde, le système des castes se décline selon un statut de pureté décroissante : aux quatres ordres (varna), constitués des brahmanes (prêtres et enseignants : vous appellerez donc désormais M. Le Bloas « Brahmane » !), des kshatriya (nobles et guerriers), les vaishya (marchands et agriculteurs) et les shudra (artisans et serviteurs), s’ajoutent les intouchables, « les derniers parmi les hommes ». On nait dans sa caste, on vit dans sa caste et on meurt dans sa caste : tel est le destin d’un Indien ! L’appartenance à une caste, en principe indissociable d’une activité professionnelle, est définie par la naissance et perpétué par l’endogamie (= mariage à l’intérieur de la même caste).


En réalité, cette répartition s’est avérée plus perméable que certains ont voulu le faire croire. La Constitution indienne, promulguée en 1950, est venu consacrer officiellement la fin de la discrimination fondée sur les castes. Parallèlement, et parfois de manière contradictoire avec le texte même de la Constitution, le gouvernement indien a mis en place un certain nombre de mesures permettant aux plus basses castes, hormis les intouchables, d’accéder à des postes dans les administrations et les partis politiques, fait totalement inconcevable auparavant.

                                 


Les intouchables restent les survivants de cette organisation ancestrale : vous les rencontrez partout dans les rues des grandes villes, Cochin notamment, vivant – survivant plutôt - de petits métiers et et de débrouillardises. Le plus étonnant est qu’à aucun moment les intouchables ne revendiquent de nouveaux droits : ils acceptent leur destin, l’assument avec fatalisme, espérant sans doute une réincarnation meilleure…

 


                 

Publié dans En escale

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