Tromelin : l’île des Sables

Publié le par le parrain de la 5e5

A 535 kilomètres au nord de l’île de la Réunion, sur la route maritime qui mène de l’archipel des Mascareignes à celui des Seychelles, se trouve une île française bordée de sable blanc corallien. C’est justement au corail qu’elle a dû son premier nom : Ile des sables, avant de prendre le nom de Tromelin. En passant au large, la Jeanne d’Arc y a envoyé d’un vol d’hélicoptère quelques marins, pour y saluer ses rares habitants, leur faire la conversation et leur apporter quelques victuailles fraîches !

 

Sept femmes et un enfant

 

L’histoire de ce petit morceau de France perdu en océan Indien est extraordinaire. Découverte en 1722 par le vaisseau français « La Diane », elle resta inoccupée jusqu’en 1761. Le 31 juillet en effet, la flûte « L’Utile » venant de Madagascar avec un chargement d’esclaves et se rendant à l’île de France (aujourd’hui île Maurice) fit naufrage sur l’île. Cent vingt naufragés purent rejoindre Madagascar sur une embarcation de fortune. Quatre vingt dix esclaves restèrent sur l’île.

Quelques mois plus tard, le navire « La Sauterelle » croisant dans les parages et ayant remarqué des signes de vie sur l’île, mit une chaloupe à la mer et débarqua un marin. Mais les conditions météorologiques se dégradant soudainement, le navire dut quitter précipitamment son mouillage et le marin fut abandonné, avec les autres naufragés, sur l’Ile des sables.

Quinze ans plus tard – eh oui, je dis bien quinze ans – la corvette « La Dauphine », commandée par un certain chevalier de Tromelin, lieutenant de vaisseau du roi, jeta l’ancre devant l’île ! Le jeune commandant, tombant sous le charme de l’endroit, lui donna son nom. Quelle ne fut pas sa surprise d’y trouver sept femmes et un enfant qui avaient survécu aux effroyables conditions de vie. Tous les autres naufragés de « L’Utile » et le marin abandonné de « La Sauterelle » avaient péri. Les rescapés furent ramenés à l’île de France et y retrouvèrent la liberté !

 

Une réserve ornithologique et un sanctuaire pour les tortues

 

L’île Tromelin resta inhabitée jusqu’au milieu du 20ème siècle : ce n’est que depuis 1954 qu’un météorologue et un gendarme, ce dernier pour y affirmer la souveraineté française, s’y succèdent pour des séjours de deux à trois mois.

Tromelin est très basse sur l’eau : sa plus haute « montagne » culmine à … sept mètres ! Elle s’étend sur 1700 mètres et a une largeur maximum de 700 mètres : on en fait vite le tour, même en prenant son temps. Les arbustes qui y poussent ne dépassent pas deux mètres de haut. Quelques cocotiers plantés par les météorologues résistent assez bien au climat difficile : vent, chaleur et manque d’eau. L’île est une réserve ornithologique : on y trouve essentiellement des frégates et des fous ; à certaines périodes de l’année, on peut y apercevoir des pailles en queue, oiseau symbole de l’île de la Réunion. Mais la véritable richesse de Tromelin, ce sont ses tortues ; l’île est une des réserves naturelles les plus importantes du sud de l’océan Indien : un véritable sanctuaire ! Lors de notre passage, une équipe de deux chercheurs fait une étude sur la reproduction des tortues de mer. Ils nous révèlent que sur une éclosion de 150 œufs, seuls deux à trois tortues à peine atteindront l’âge adulte tant les prédateurs sont nombreux : frégates, bernard-l’hermite, requins, carangues …

 

La Jeanne d’Arc poursuit sa route vers le nord, laissant dans son sillage un petit coin de paradis sur lequel plusieurs d’entre nous auraient volontiers passé plus de temps ! Mais de là à y rester quinze ans...

 

Publié dans En mer

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D
cher parrain <br /> nous sommes très heureuse de bientôt pouvoir vous voir ainsi que de visiter votre bateau.
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