Le détroit de Malacca
Le détroit de Malacca est un passage maritime stratégique : tout le trafic des navires civils qui se rendent d’Occident en Asie passe par cette étroite voie, ancien repaire de pirates.
Profitant de la proximité des côtes d’Indonésie à l’ouest et de Malaisie à l’est, les pirates attendaient les navires de commerce lourdement chargés. Equipés d’embarcations légères et rapides, armés de grappins, d’échelles et d’armes variées, ils surgissaient à grande vitesse aux côtés des navires en transit et montaient à l’assaut du bateau désemparé. La technique était la même que celle utilisée par leurs lointains ancêtres : elle était aussi efficace !
Une lutte très dure contre les pirates
Mais ni l’Indonésie, ni la Malaisie, ni Singapour ne voyaient d’un bon œil ces attaques qui se déroulaient à leur porte, venant bafouer leur autorité sur un espace maritime qu’il leur appartenait de sécuriser. L’enjeu était important, notamment pour Singapour : car si le trafic maritime devait se détourner du détroit de Malacca pour partir plus au sud, en passant par le détroit de la Sonde par exemple, entre les îles de Sumatra et de Java, cela représentait un immense manque à gagner, les bateaux contournant alors les ports commerciaux habituels. C’est pourquoi les autorités de ces Etats ont entrepris une lutte très dure avec les pirates oeuvrant dans cette zone et les résultats ne se sont pas longtemps fait attendre, à tel point qu’aujourd’hui, la menace « pirate » n’existe plus dans cette zone maritime.
Des émules en Somalie et Golfe d’Aden
Le trafic maritime augmente d’année en année et le port de Singapour ne désemplit pas. La Jeanne d’Arc, pendant son transit dans le détroit de Malacca, a bien rencontré quelques pêcheurs qui se faufilaient entre les porte-conteneurs, les cargos, les pétroliers qui entraient en océan Indien ou qui se dirigeaient vers la mer de Chine, mais nul pirate en vue ! Ces derniers ont cependant fait quelques émules plus loin à l’ouest, le long des côtes de Somalie et dans le golfe d’Aden, mais ça, nous en reparlerons !
Nota : la notion de piraterie est très précisément définie par une convention internationale. On ne peut parler de piraterie que dans les eaux internationales, c'est-à-dire les eaux qui se situent à plus de 350 kilomètres des côtes. Dans le détroit de Malacca, ce n’est pas le cas : il est beaucoup trop étroit ! Le terme exact est celui de brigandage maritime. Mais demandez aux navires qui se sont fait attaquer : je suis sûr que pirates ou brigands, la frayeur était bien la même !