Le détroit d' Ormuz : une clé stratégique

Publié le par le parrain de la 5e5

Le détroit d’Ormuz relie le golfe d’Oman au golfe Arabo-Persique. Il est d’une largeur minimale de 21,5 nautiques (1 nautique = 1 mille marin = 1852 mètres. Un moyen facile pour transformer rapidement des nautiques en kilomètres, c’est de multiplier par 2 le nombre de nautiques et de retrancher 10% du résultat. Exemple : 21,5 nautiques = (21,5 x 2) – 10% = 43 – (10% de 43) = 43 – (4,3) = 38,7 kilomètres environ). Il est situé dans les eaux territoriales de la République islamique d’Iran et du Sultanat d’Oman. Les eaux territoriales appartiennent aux Etats côtiers : elles s’étendent jusqu’à 12 nautiques des côtes. Sur la carte ci-dessous, le tracé rouge indique la route maritime suivie par la Jeanne d’Arc lors de son passage.
                  


On ne circule pas dans un détroit international comme on circule au milieu de l’océan ! Les règles de navigation y sont même très strictes. Elles sont définies par une convention internationale signée en 1982 à Montégo Bay, en Jamaïque. Normalement, les Etats qui bordent le détroit, ici l’Iran et Oman, ne peuvent empêcher le trafic maritime de circuler mais ont le droit en revanche d’établir des règles de circulation pour les bateaux : cela s’appelle un « dispositif de séparation de trafic », ou DST. Il existe de nombreux DST sur les océans, et pas seulement dans les détroits. Près de chez nous, en France, on peut en trouver notamment dans le détroit du Pas de Calais, entre la France et la Grande-Bretagne, mais aussi plus près de Brest, au large de l’île d’Ouessant. C’est une règle qui accroît la sécurité de la navigation et qui permet de diminuer considérablement les risques de collision entre deux navires. Les navires qui transitent ne peuvent s’arrêter librement dans le DST, mais doivent en demander l’autorisation afin de ne pas gêner le trafic : leur transit doit être, selon la convention de Montégo Bay, « continu et rapide ». Le détroit d’Ormuz ne déroge pas à la règle : le trafic y est très dense et les règles de sécurité y sont d’autant plus importantes que les bateaux qui utilisent ce passage sont le plus souvent d’immenses pétroliers de plusieurs dizaines de milliers de tonnes qui vont charger leur cargaison dans les ports du golfe Arabo-Persique, avant de les transporter vers les ports et raffineries de tous les pays du monde Au-delà des règles du jeu fixées par le droit international, la navigation dans le détroit d’Ormuz est le théâtre des tensions pesant sur les relations internationales : ainsi, lors de son transit dans le détroit, la Jeanne d’Arc a été l’objet d’une surveillance très attentionnée de la part de l’Iran, par des interrogations fréquentes sur la radio du bord, des survols du bateau par des drones et un hélicoptère iraniens. Tout ceci fait partie du « jeu » des relations internationales : mélange de provocations, d’actions spectaculaires mais inoffensives, pour manifester une présence et une activité volontairement soutenues. La Jeanne d’Arc est un pion sur le grand échiquier de ces relations internationales : elle y joue son rôle avec détermination, en y impliquant les officiers élèves pour qui ces situations ne sont que les prémices de ce qu’ils vivront dans quelques mois lorsqu’ils se disperseront sur leur futur bateau aux quatre coins de la planète.

PS : En complément de cet article, la 5e5 a construit une carte.

Publié dans En mer

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article